Mi figuratifs, mi abstraits, les paysages d’Aude Carré sont une invitation à entrer en son for intérieur. Dans son œuvre sur zinc, elle transgresse sans cesse la frontière entre paysages intérieurs et extérieurs. Avec cette nouvelle exposition,  elle nous entraîne dans des espaces inhabités aux tonalités minérales.

Ses no man’s land, ses mers, ses déserts  déclinés dans des gammes de gris, de verts, de bleus sont autant d’histoires livrées à l’imagination du visiteur. »J’aime le coté inachevé d’une toile pour que le spectateur puisse se l’approprier et la prolonger avec sa propre interprétation, sa propre histoire, ses propres sensations» aime à répéter l’artiste. Ce souci de toucher tout le monde, cette volonté d’universalité guide l’œuvre d’Aude Carré qui évoque sans imposer.

Elle se sert des émotions que lui inspire la nature, pour retranscrire, en la peignant, ce qu’elle vit intérieurement.

Elle se met à nu dans ses paysages. Elle abandonne les couleurs vives trop proches de l’abstrait pour adopter des couleurs minérales plus réalistes. Elle opte pour des bleus, des gris, des verts afin de se rapprocher de la nature sans pour autant la copier.

Elle laisse également de côté la toile traditionnelle pour travailler sur des plaques de zinc. Elle affectionne particulièrement ce matériau car il lui permet de jouer les contrastes, de parvenir à des équilibres subtils entre le côté urbain et contemporain du support et la virginité de ses paysages.

Anne-Charlotte Goupil